Saint-Pétersbourg, princesse de Russie

Au fond du golfe de Finlande, la ville portuaire a surgi des marécages du fleuve Néva en 1703. Son riche passé d’ancienne capitale de l’Empire russe, sa renaissance après avoir été débaptisée Petrograd puis Leningrad en période soviétique, la rend fascinante. Avec ses multiples canaux qu’enjambent 400 ponts de tout style, et ses riches bâtiments colorés surmontés de bulbes et flèches d’or, Saint-Pétersbourg reste aujourd’hui la capitale culturelle de la nouvelle Russie.

De novembre à mai, le fleuve Neva se fige dans la glace, aussi il ne reste que la voie de mer pour la découvrir sous la neige. Le bateau aborde l’île Vassilievski dans le plus grand port de la Baltique. La deuxième plus grande ville de Russie est aussi l’escale préférée des croisiéristes en Europe du Nord. Les compagnies prévoient généralement deux jours pour visiter l’essentiel des sites d’intérêt. Pour débarquer, le passager devra se munir de sa pièce d’identité et figurer sur la liste du groupe d’excursions de la compagnie ou l’agence de voyage bénéficiant d’un visa de groupe. Dans les musées, un permis – à acheter auprès du guide – est souvent nécessaire pour avoir le droit de prendre des photos ou des vidéos.

Des trésors princiers

Sous la neige, le dépaysement est total ! Œuvre grandiose de Pierre 1^er le Grand au 18^e siècle, inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO, on est impressionné par l’ordonnance des places et beaux immeubles, des somptueux palais et édifices religieux, des multiples canaux et majestueux ponts suspendus. La sculpture du Cavalier de bronze du Français Pierre Falconet illustre la puissance créatrice du tsar.

Le centre historique est très éloigné du terminal. Bon nombre de sites d’intérêt se situent au bord de la Neva et autour de l’artère principale Perspektiv Neski, longue de 4,5 kilomètres. Cette belle avenue, très appréciée des Pétersbourgeois, dessert palais, musée et cathédrale en grand nombre. De la station de métro Ploshchad’Vosstaniya, on la redescend sur 3 kilomètres en 45 minutes à pied avec, pour toile de fond, l’ancienne forteresse de l’Amirauté, au bord de la Neva. A sa droite, vert amande, le palais d’Hiver et son célèbre musée d’art de l’Ermitage, pris d’assaut toute l’année. Incontournable, à condition d’avoir réservé sa visite à l’avance avec un guide !

Une bouffée de culture

On ne manquera pas d’arpenter plus longuement les arcades commerçantes, le regard à l’affut mais le bout du nez et les extrémités bien emmitouflés. Au franchissement du canal Fontanka, le splendide pont de granit rose Anitschkov décoré de quatre chevaux de bronze. Il offre une belle vue sur le palais néoclassique, rose vif, Belosselski-Belozerski. A 500 mètres, voici le Bolchoï Gostiny Dvor, un élégant ensemble de galeries marchandes du 18e siècle. 500 mètres encore et on enjambe le canal Griboïedov par l’élégant pont de la Banque orné de griffons aux ailes d’or. D’ici, l’église Saint-Sauveur révèle ses munificents dômes polychromes. Une riche décoration néo-russe de faïence émaillée et, à l’intérieur, de mosaïque, jaspe et pierre semi-précieuse. On rejoint l’artère pour finir son parcours en se régalant de piroski ou de bœuf à la Stroganoff dans l’authentique Podvorie, et d’un snegurochka lors d’une pause chic à l’épicerie Elisseïv.

Le long des rives de la Neva, on admire les vieux gréements pris par la glace, les colonnes Rostrales rouges cerclées de noir, les belles demeures russes, ainsi que la forteresse Pierre-et-Paul, abritant les tombeaux des tsars.